Haies. Des arrachages massifs, il y a même une accélération

Opération réussie

Des destructions en toute légalité

En guise de conclusion

L’avis de l’État extrait du rapport ministériel : « Face aux aléas climatiques, de plus en plus intenses et fréquents, les haies et les arbres représentent une vraie solution grâce aux nombreux services qu’ils rendent à l’agriculture et au territoire : bénéfices agronomiques permettant une amélioration du rendement agricole et de la productivité des animaux : effet brise-vent, bien-être animal par l’ombrage, rétention des sols et lutte contre l’érosion, enrichissement des sols, lutte biologique, pollinisation ; services écosystémiques : stockage de carbone, préservation du paysage, régulation de l’eau, préservation de la biodiversité et des corridors écologiques. »

Les rapports et les études scientifiques aboient,
la caravane passe, imperturbable, sans un regard.

5 réflexions sur “Haies. Des arrachages massifs, il y a même une accélération”

  1. Marie Roblin

    Bonjour, La boucle est bien bouclée, par exemple ici en Normandie ou en Bretagne, puisque avant d’être arrachée la haie est coupée souvent en arbre entier par des engins puis mise en tas toutes essences et grosseurs confondues. Ensuite arrive le fameux broyeur de branches attelé au dernier Fendt (le plus gros possible, on a les moyens) qui boit au bas mots 400L jour de GNR. Les copeaux de bois peuvent partir en chaudière ou litière animale ce serait le « moins pire » mais plutôt en métha. Tout ça part à plusieurs dizaines de kilomètres. Beaucoup de ces arbres pourrait devenir du bois de construction ou d’œuvre. Mais si on manque de bastings, on peut encore importer du sapin… pour l’instant. Les souches deviennent des détails disparus et enterrés vite fait.
    L’agriculteur est tenu, se plaint-il, de replanter 3 fois le linéaire arraché! Pauvre de lui (il ne touchera pas à la jeune plantation une seule fois) une entreprise débarque et plante le linéaire en question avec protection et une pelletée de copeaux s’il en reste dans un coin. Poussera ? Poussera pas? Personnes pour s’en soucier puisque vaille que vaille, les subventions tombent. Les pigeons ramassent les miettes en disant qu’ils font tout ça pour les générations futures…
    J’en reste dubitative. Pas la peine d’alerter qui que se soit puisque c’est déjà au vu et su des riverains (qui sont déjà bien souvent embêtés avec leur nombril, ça nous arrive à tous). Et les journaleux parisiens… vous les connaissez mieux que moi M. Gatineau.
    Comment avoir un dialogue avec les agriculteurs qui font ça? Quelle éducation ont-ils reçu? Quel recul prennent-il sur leur métier par rapport aux pratiques des grands-parents?

    1. Bonjour Marie,

      Je comprends votre posture, mais comme expliqué dans l’article, ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais politique.

      C’est à ceux qui font les lois et établissent les règles d’en éditer qui vont dans le même sens, et non pour faire plaisir à tout le monde…

  2. Effectivement les destructions de haies continuent . Le betteravier que tu as rencontré fais tout de même preuve de mauvaise foi …
    Je pense que le nombre de 1,4 millions de km de haies arrachées depuis 1950 jusqu’à 2001 est sous-estimé …
    Joseph P.

  3. Patrick Lavelle

    Eh oui Christophe on n’a pas fini de faire marche arrière. En traversant le département du Gers par le GR65 j’ai pu voir ces immenses champs de céréales, les systèmes d’irrigation gigantesques, les tracteurs énormes, le chemin couvert de la glaise arrachée a des champs nus et exposés aux averses de saison, la rareté des insectes. Et pourtant les solutions et les compétences existent. Il suffirait de pas grand chose: réorienter les subsides de la PAC, organiser une vraie assistance technique pour les méthodes agroecologiques et organiser le paiement des services écosystémiques, ces services ou « dyservices » fournis par la gestion des sols, stockage de carbone pour les uns, pertes vers l’atmosphère pour les autres, la même chose pour la biodiversité, l’infiltration et le stockage de l’eau. Et restaurer ces sols dégradés a ce point. En conditions naturelles on estime a 7 ans le temps qu’il faut pour récupérer en agriculture organique le niveau de production d’un système conventionnel. Le temps de reconstruire tout ce qui a été détruit….

    1. Patrick,

      Tu écris qu’il faut 7 ans pour reconstruire un sol abimé. Mais voilà, pendant 7 ans, l’agriculteur va dépenser du temps, de l’argent et de l’énergie à reconstruire un sol qui ne lui rapportera rien pendant toutes ces années. C’est une perte considérable. Comme si on disait aux retraités : pour sauver et reconstruire votre régime, on ne vous versera pas votre retraite pendant plusieurs années. Parce que la question se pose aussi en ces termes.

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