La collecte est terminée, mais nous sommes encore loin du compte !

Le fait que le magazine ne soit pas imprimé a freiné l’adhésion. Or, ce choix était purement économique, le coût de production d’un imprimé étant nettement plus élevé, en plus des frais de port exorbitants pour un semestriel. Ce qui aurait pu être possible tout de suite prendra donc plus de temps. Alors, pourquoi s’être précipités ?

Parce que nous sommes en situation d’urgence absolue. J’y reviendrai, mais brièvement : autant on finira par s’adapter, d’une manière ou d’une autre, au réchauffement climatique, autant à l’effondrement de la biodiversité et des sols nourriciers, on ne s’adaptera pas. Et ça s’écroule comme jamais : la vitesse est vertigineuse, chaque jour un scandale en chasse un autre… à l’exemple du cadmium qui empoisonne nos bambins !

Le potentiel reste important… mais nous devons revoir notre copie.

  • Les prochaines étapes :
    • Trouver un partenaire privé qui croit au projet sans être intrusif
    • Déposer une demande de subvention
    • Revoir la conception et réfléchir à d’autres supports

Compte tenu du calendrier et des congés estivaux, la sortie initialement prévue en octobre est d’ores et déjà compromise. Elle est donc reportée, au plus tôt, à avril 2026.

Comment font les autres ?

D’où vient l’argent ? De fonds publiques, il y a toutes sortes de subventions. Chasseur de primes, un métiers comme en agriculture… et de fonds privés, via la publicité ou le placement de produits. Il y a même une bourse pour la presse émergentes (réflexion, conception, mise en œuvre, réalisation… jusqu’à 50 000 € pour les plus malins), nous allons candidater.

Finalement, dans ce système qui permet à l’État et à la Finance de contrôler l’information, les abonnés comptent peu ! Bref.

Ce projet se voulait être l’interface entre la recherche scientifique sur les vers de terre — dynamique comme jamais, et le grand public. Car la vulgarisation a totalement dérapé, à l’exemple d’un article publié cette semaine par le service public, où les journalistes proposent rien de moins qu’une nouvelle classification des vers de terre !

Une perle, un cas d’école, un tissu d’erreurs dès le titre pour faire le buzz : Le saviez-vous ? Le rendement du terreau de vers de terre sept fois supérieur à tous les engrais chimiques.

Depuis la clôture de la collecte, certains ont continué à nous soutenir par leurs dons. C’est toujours possible, et ils recevront les mêmes contreparties en fonction de leur contribution. Pour compenser le retard à l’allumage, outre le jeu du ver de terre, nous allons offrir aux contributeurs :

  • Un accès privilégié à la newsletter et à mes articles de fond. En toute logique, ils seront désormais réservés à ceux qui nous soutiennent.
  • Des conseils personnalisés de jardinage ou pour entretenir ses populations de vers de terre.
  • Sur simple demande, pour les contributeurs à 20 € et plus, la version numérique de l’Éloge du ver de terre (2018) ou de La Méthanisation, une énergie qui sent le gaz (2021).

Quant à celles et ceux qui veulent quitter l’aventure, l’association les remboursera sur simple demande.

Quelle erreur. 10 ans que je mouille la chemise tous les jours sans rien attendre en retour, qu’à force de tout offrir gratuitement (conseils et articles), certains ont fini par croire que mon travail ne valait pas plus !

Je suis sonné. Nous avions réuni pour ce projet les plus grands géodrilologues de la planète, ainsi que des agronomes, des juristes, des naturalistes… tous bénévoles et motivés pour soutenir la cause des vers de terre. Même une personnalité ultra connue du monde du cinéma et amie des vers de terre devait parrainer le premier numéro.

Revenons à la cause. Pourquoi s’être précipités ? Parce que nous sommes en situation d’urgence absolue, ça s’écroule comme jamais : la vitesse est vertigineuse, chaque jour un scandale en chasse un autre…

Peut-être sommes-nous en état de sidération, peut-être même de sidération péritraumatique ? Notre cerveau n’a pas été conçu pour gérer autant de menaces, il préfère battre en retraite pour se protéger. Prenons l’exemple de ce métal lourd, le cadmium : cf. l’art. du 8 juin.

Début juin éclatait en France le scandale du cadmium : un tiers de nos enfants en bas âge en surdosage. Une véritable bombe sanitaire. Lors du salon du livre de Limoges, j’ai mis cette information en avant pour présenter mon dernier livre — car il permet de comprendre comment nous sommes arrivés là… et pourquoi nous n’avons plus d’autres choix que de continuer à les empoisonner ! Résultat des courses : deux personnes sur trois avaient déjà oublié l’information, et pour les autres, l’eau avait coulé sous les ponts…

Chaque jour, chaînes d’info et réseaux sociaux déversent guerres, conflits, alertes, scandales en tout genre. Impuissants, on espère juste passer entre les gouttes.

Parce que l’anglais est la langue universelle des sciences et qu’elle est la plus parlée dans le monde.

Quand, le chercheur Marcel B. Bouché publie « Lombriciens de France » en 1972, son livre sort uniquement en français ! Bilan, il reste confiné au petit milieu franco-français. Bilingue, il aurait sûrement changer le regard de la science des sols : 50 ans de perdus !

Ils sont à la fois la figure de proue des sols vivants et la première biomasse animale terrestre. Ils améliorent la qualité des sols, stimulent la croissance des plantes et nourrissent la biodiversité animale. Bio-indicateurs, leur diversité et leur abondance reflètent la qualité — ou la dégradation — de leur habitat, donc du sol et des écosystèmes. Fouisseurs, bioturbateurs, fertilisateurs, digesteurs, nourrisseurs, carbo-ralentisseurs. En silence, ils labourent sans relâche nos sols nourriciers et œuvrent à préparer nos repas de demain.

Une revue de vulgarisation scientifique à la croisée de la science des sols, des sciences naturelles et de l’écologie — et avec une touche de poésie, des conseils pratiques et une page pour les enfants, tel était le projet originel.

Des reportages, des récits, des interviews — des textes et des portraits de scientifiques, car la recherche sur ces animaux n’a jamais été aussi active dans le monde. En France, une soixantaine de chercheurs travaillent, de près ou de loin, sur les vers de terre, et ils sont plus d’un millier dans le monde — voire bien d’avantage, au vu du nombre de publications.

Rien que pour le premier trimestre 2025, on comptait 209 publications, dont 11 françaises, avec le mot « earthworm » dans le Web of science, et 363 résultats avec la requête « Lumbricus » avec Google Scholar… et 3150 avec le mot « earthworm ». Exemple de mise en lumière avec cet article publié le 23/03/2025 : L’urine des vers de terre au secours de la biodiversité, une étude prouve l’impact positif de leurs déjections.

Mais voilà : la situation politique orchestrée par Emmanuel Macron, avec la fin des subventions aux associations comme la nôtre, font que nous ne pouvons plus continuer sans votre soutien. L’Office Français de la Biodiversité nous a soutenus financièrement jusqu’en 2021 ; depuis, c’est le désert.

Seule association engagée dans la réhabilitation des vers de terre depuis 2014, le Jardin-vivant a passé le flambeau à la Ligue de protection des vers de terre en 2024.  De TF1 à France Info, France Inter, France Bleu, France 3, RFI, La Croix, Marianne, Reporterre, Basta, Village magazine… la création de la Ligue a été fortement médiatisée. Les vers de terre ont même eu droit à leur émission spéciale sur France Inter : « Les supers pouvoirs des vers de terre. »

Le blog du Jardin-vivant, c’était un demi-million de pages vues dès la première année, puis un million les années suivantes, jusqu’au succès de L’Éloge du ver de terre en 2018. Aujourd’hui, ce blog est devenu un outil de niche dans un web désormais dominé par la vidéo.

Nous devons évoluer sans perdre notre identité.
Le projet de magazine faisait partie de ces évolutions,
d’autres sont sur la table, comme réserver nos contenus
à celles et ceux qui soutiennent la Ligue de protection des vers de terre.
A suivre.