Nous ne sauverons pas les arbres et les forêts sans commencer par sauver l’habitat des vers de terre. Mais nous ne sauverons pas les vers de terre sans combattre l’idée qui place l’humain en dehors de la forêt et du règne animal… 😉
N’écoutons pas ces scientifiques qui répètent comme des perroquets le discours des firmes de la chimie, à savoir que les vers de terre ne contribueraient pas à la fertilité des sols ! J’ai des noms… 🤣 Ou celui qui a affirmé sur France Inter, le 5 mars dernier, avec le même aplomb qu’une soutane derrière son autel : « Il n’y a pas de crise de la biodiversité ! » (source) Et après, on accuse les gens de douter de la science. Bref, 200 ans que le lombric terrestre fait l’objet d’études attentives, et nous en sommes encore là !
Je voulais vous partager 2 informations datant de 1975 ET 1976. Quasi un demi-siècle. La première provient d’un manuel scolaire de Dominique Soltner, un livre d’agronomie que tous les élèves des lycées agricoles avaient à l’époque dans leur cartable. Donc, tous les agriculteurs ont eu connaissance du rôle des vers de terre dans leur sol… contrairement à l’idée reçue.
L’autre information émane de La Gueule ouverte, « le journal qui annonçait la fin du monde… », un journal politico-écologique créé en 1972. L’auteur de l’article est Joseph Pousset, un ingénieur agronome de grand talent, que je cite souvent en référence, un céréalier bio, un homme discret et peu médiatisé, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l’agroécologie.
L’auteur pointe un double rôle
des vers de terre : mécanique et biologique
"Ce travail du sol par les vers de terre, joint à ceux des racines et des microorganismes, représente l'idéal en agriculture. Il est suffisant, en général, dans les vergers ou les prairies bien conduits..." Et sur l'aspect biologique et biochimique : "Il y a longtemps déjà qu'on a remarqué que l'activité des vers de terre augmente la teneur du sol en éléments minéraux solubles. Lunt et Jacobson ont montré, dès 1944 (source), que les excréments de vers de terre sont en moyenne : ➡️ 5 fois plus riches en nitrates ➡️ 2 fois plus riches en calcium échangeable ➡️ 2,5 fois plus riches en phosphore assimilable ➡️ 7 fois fois plus riches en potassium échangeable que les 15 premiers centimètres du sol (l'humus) Des expériences menées surtout en Nouvelle-Zélande et en Écosse ont montré que certaines espèces de vers de terre favorisent le développement de graminées, et que la flore des pâtures est directement fonction du nombre et de la nature des lombrics qui y vivent... Et Joseph Pousset conclut : "Contentons-nous de le respecter en pratiquant une agriculture intelligente et laissons-le tranquille : il travaille pour nous !
Dans l’introduction, il est écrit que les vers de terre sont la 3e biomasse après les plantes et les microorganismes. Cette information est incorrecte, sauf à oublier les vers aquatiques, les poissons et les arthropodes, ces derniers étant la 1ère biomasse animale terrestre. La donne a aujourd’hui changé, les animaux domestiques sont la seconde biomasse animale avec l’essor des élevages-usines et l’augmentation de la consommation de viande : + d’infos dans L’Éloge du ver de terre n°2
Le ver de terre est aujourd’hui
l’animal sauvage le plus médiatique
Difficile d’imaginer que le ver de terre soit l’animal le plus présent dans les médias depuis 2018 ; loin devant l’abeille, le renard et le loup. Pour ma part, j’ai été cité plus de 200 fois à ce sujet (source), et j’ai publié une trentaine d’articles ! Donc, à mon travers, le ver de terre a été en moyenne présent dans les médias au moins une fois par semaine depuis la publication de mon premier Éloge !
🪱 Pour nous soutenir
L’Éloge du ver de terre N°1 est épuisé et ne sera jamais réédité. Le N°2 devrait être épuisé d’ici cet été, quid de la suite ? Les livres sont notre seule source de financement, en libraire ou dans notre boutique.