Alerte sur le phosphore, un élément vital en voie disparition

Allons-nous vers une famine planétaire par manque de phosphore, épuisement des réserves naturelles et absence totale d’alternatives et de solutions ? La question n’intéresse personne, comme si le sujet était secondaire…

Quelle drôle d’idée de décarboner l’atmosphère sans « re-phosphorer » les sols. Le phosphore est tout aussi important que le carbone et l’azote dans un sol, et pourtant, nous continuons de le jeter à l’égout !

Tout ce qui vit a besoin de phosphore,
tout ce qui vit en rejette, nous le jetons.

« Après le calcium, le phosphore est le sel minéral le plus abondant dans l’organisme. Il est indispensable à la minéralisation des os et des dents, mais également à la production d’énergie dans les cellules et au maintien de leurs membranes. » Source : Le Vidal.

À l’état pur, le phosphore est un poison, et il est assimilable par les plantes uniquement sous sa forme ionique, phosphatée, moléculaire et non atomique. Sur les sacs d’engrais NPK, il est représenté par la lettre P. C’est un micronutriment indispensable pour notre santé et celle des plantes : essentiel à la photosynthèse, la croissance, le développement et leur reproduction. Quand il manque dans un sol, les cultures sont victimes de nanisme, ce qui induit de maigres récoltes.

Texte extrait de mon prochain livre. Nos déjections sont riches en phosphore, ce phosphore devrait impérativement retourner au sol, mais nous le jetons dans l’eau potable de nos toilettes, alors même que l’eau douce et potable est aussi une ressource rare sur la planète.

L’INRAE alertait le 5 janvier dernier

« La moitié du phosphore disponible dans les sols agricoles, à l’échelle mondiale, provient des engrais minéraux… » (source) La noble institution concluait sur l’urgence de recycler toutes les matières organiques dans les sols, y compris nos déjections. En effet, si on ne remet pas dans le cycle ce qui ne se renouvelle pas, à l’instar du phosphore dont le cycle ne passe pas par l’atmosphère contrairement au carbone et à l’azote, c’est le circuit de l’un des mécanismes fondamentaux de la vie qui s’arrête !

Phosphore, le compte à rebours

Comme beaucoup de pays, la France a épuisé toutes ses réserves naturelles de phosphate (phosphore). Et les dernières sont réparties dans quelques pays dont 75 % au Maroc, puis en Chine, Algérie, Syrie, Russie, Tunisie… Outre notre dépendance stratégique, la fin des réserves mondiales est estimée à une génération !

En plus, l’extraction du phosphore et sa transformation en engrais causent des dégâts écologiques considérables comme à Gabès en Tunisie : « La fabrication d’une tonne d’acide phosphorique engendre 5 tonnes de déchets. Ce sont des boues, saturées en métaux lourds, dont il faut se débarrasser. Or, à Gabès, ces déchets sont jetés dans la mer Méditerranée. Les quantités sont astronomiques : entre 10 000 et 15 000 tonnes de rejets par jour, soit environ cinq millions de tonnes par an. » Source Cellule d’investigation de Radio France. 19/10/2023

Avant le débarquement des engrais chimiques, nos déchets corporels étaient traités comme des biodéchets et recyclés dans les champs, l’unique manière de ne pas perdre le précieux phosphore, depuis la loi ne les reconnait plus comme des déchets recyclables ! Suite dans mon prochain livre.


J’ai illustré cet article avec des bidons d’urine humaine. Le problème étant sa conservation, durant la morte-saison et à cause de l’odeur, j’ai trouvé la solution pour résoudre cela dans un ouvrage du 19e siècle ! Je vous en ferai part dans mon prochain, en attendant n’hésitez pas à lire ou offrir mon dernier.

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