Le Grand prix du Lombric d’or 2022 est attribué à…

Remis lors de la journée mondiale des vers de terre, le Breton Edwin DUTILLEUL et le Landais Christophe HAGET, alias Zak Arim, raflent le prix avec : ENTRE AUTRES VERS. Zak, l’ancien agriculteur qui cultive aujourd’hui les mots, l’avait déjà remporté l’année dernière pour son ode aux travailleurs de l’ombre :

Smartphonisé jusqu’au dernier relent de trique
Réseau sociabilisé
On like on commente, l’on s’agite
On voudrait tous sauver l’abeille et l’ourson et le loup
Pourtant, c’est sous nos pieds que notre avenir se joue

Cette année, il slame son texte sur une musique du Breton. Génial

🌻 Publié le 21 octobre 2022 à 7:30
Saison 8 épisode 6 ⏰ Lecture 5 min.
Épisode précédent : Un monde sans pesticides est-il encore possible ?

  • Lombric d’honneur au professeur LAVELLE
  • Mention spéciale à monsieur Julien DENORMANDIE
  • Grand prix du Lombric qui pue 😁
  • Initiée en 2016 par la Société britannique des vers de terre
  • Qui sont les gagnants ?

LOMBRIC D’HONNEUR au professeur LAVELLE

Pour sa contribution exceptionnelle à la connaissance des sols et des vers de terre, un lombric d’honneur est attribué au professeur Patrick LAVELLE, l’un des meilleurs spécialistes sur la scène mondiale, professeur émérite de la Sorbonne et ancien directeur du laboratoire d’Écologie des sols tropicaux de l’IRD. À 74 ans, toujours bon pied bon œil, il continue de publier et transmettre. Il m’écrivait il y a quelques jours : « J’entraîne les ados des collèges à monter un lombricompost domestique… »

Exilé en Colombie, il chante aujourd’hui le ver de terre dans les villages pour sensibiliser les paysans. Chapeau bas professeur. Extrait : « Dans la nature, chacun, de la bactérie aux plantes et aux animaux, emprunte les nutriments dont il a besoin, rejetant poliment ce qu´il n’a pas utilisé sous différentes formes gazeuses, liquides ou solides, que les autres pourront réutiliser… » Lire la suite

MENTION SPÉCIALE À MONSIEUR JULIEN DENORMANDIE

Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le gouvernement de Jean Castex, le 14 décembre 2021, il a ouvert les portes du Journal officiel (page 8838) à notre camarade laboureur. Une bombe, puisque pour la première fois l’État reconnaissait « officiellement » que les pesticides appauvrissent les sols : « Garants de sa bonne santé, leur rôle (les vers de terre) est considérable : ils assurent le cycle des nutriments, la transformation du carbone ou encore la régulation des ravageurs et des maladies. La monoculture, le labour profond et les produits phytosanitaires affectent aujourd’hui cet équilibre en appauvrissant les terres. »

Grand prix du Lombric qui pue 😁

À titre personnel, je l’aurais bien attribué à GRDF qui encourage les agriculteurs à enlever le pain de la bouche des vers de terre 😒, mais il faudrait aussi le donner à ENGIE, TOTAL et tous les autres. Sans oublier les pouvoirs publics et certaines ONG écologistes qui ne voient pas plus loin que leur bout de nez, et sans oublier les scientifiques peu scrupuleux qui font passer leur carrière avant la Science. Bref, trop de monde au balcon. Toutefois, MERCI à la Chambre d’agriculture d’Alsace pour avoir publié que les déchets de la méthanisation (digestats) tuaient en moyenne 2,5 % des vers de terre après chaque épandage ! (source) Source de la source… INRAE & AgriParisTech.

INITIÉE EN 2016
PAR LA SOCIÉTÉ BRITANNIQUE DES VERS DE TERRE

Cette journée prend tous les ans un peu plus d’ampleur en France. En 2020, seulement 2 journalistes l’avaient annoncée : Sidonie Bonnec (France Bleu) et Alain Baraton (France Inter). En 2021, ils étaient 3 fois plus nombreux à l’exemple de Géo.fr, Maxisciences ou Sud Ouest. Et en 2022, Denis Cheissoux a ouvert les « hostilités » dès le 16, en leur rendant un bel hommage dans l’édito de CO2 mon amour. Le 17, c’était France Bleu Creuse… le 21, l’Huma : Dans le sol, le ver donne le la ; l’association Francis Hallé pour la forêt primaire : Le ver de terre, ce héros méconnu ; …

Qui sont les gagnants ?

Christophe HAGET : « 50 ans, fils et petit fils de paysans et paysannes, un mélange sanguin de Portugais, d’Italiennes et de Béarnais. Natif des Landes, j’y ai toujours vécu. (…) J’ai repris la ferme familiale, 30 ha et 20 vaches laitières, autant dire de la folie… Un système basé sur du pâturage, mais avec néanmoins les déboires du maïs ensilage. J’ai finalement jeté l’éponge en 2019 : crise du lait, usure morale, rapport aux animaux, choix personnels…etc. »

Edwin DUTILLEUL, musicien et professeur d’anglais dans un collège breton. Il chante (refrain d’Entre autres vers) et joue de la guitare, basse, batterie… Premier concert à l’âge de 14 ans et auteur d’un album : Cosmos, d’un EP et deux singles : Soul tree et Heart and wave.

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