La question étant loin d’être simple, alors mettons de côté ces autres besoins qui réclament également des sols, comme le chauffage, le logement, l’habillement, l’eau, le transport…
🌻 Publié le 16 aout 2020 à 7:00. Actualisé le 6/1/2023.
Saison 6 – épisode 15 ⏰ Lecture 4 min.
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4,6 ha par personne !
On s’interroge donc sur une surface de sol restreinte à l’autonomie alimentaire, et non par la surface occupée par un Français pour assouvir l’ensemble de ses besoins : environ 4,6 ha. Multiplié par le nombre d’habitants, il reste finalement peu de place à la nature sauvage et aux autres espèces. Et plus nous en prenons, moins les animaux et les arbres en ont. En y regardant de plus près, une humanité à 1,5 milliard, comme au 19e siècle, semble être un bon compromis pour qu’humains et « bêtes » vivent ensemble sans se gêner.
Compliqué d’admettre que plus nous sommes, plus on
mange, plus on boit, plus on pollue…
La population a été multipliée par 5 en un siècle, ses besoins par 7 ! Au 19e siècle, un être humain consommait une vingtaine de litres d’eau par jour, aujourd’hui il en consomme 170… Et plus de la moitié de cette eau potable lui sert à chier et pisser dedans. Même le papier toilette consomme de l’eau. Environ 150 litres par rouleau et sans compter les millions d’arbres abattus pour nous essuyer l’anus ! Même pour l’arbre, dur de savoir qu’il va finir en papier à cul 🤣 Avant, on utilisait l’herbe, les feuilles d’arbres fraîches ou le papier journal, ou un peu d’eau pour se laver les fesses. Cette dernière, particulièrement sobre et écologique, est encore utilisée dans plein de pays asiatiques et africains.
L’eau pour être autonome
La production de légumes réclame aussi énormément d’eau… Mais ça, on n’en parle jamais, idéologiquement pas très vendeur. Mieux, les réseaux sociaux font la promotion de potagers abondants cultivés sans eau 🤣 AVANT, au 19e, les cultures maraichères se pratiquaient là où l’eau était naturellement abondante : « Un maraîcher est un jardinier cultivant un marais à l’intérieur ou à proximité de l’enceinte d’une ville. » On disait aussi marager : « Marager, c’est le jardinier qui, dans les grandes villes, s’attache à la culture des plantes potagères. C’est dans les lieux les plus bas et les plus humides des environs des villes que ces sortes de jardiniers ont établi leurs jardins
. »
12,5 m² / pers.
Dans le domaine de la désinformation, les réseaux sociaux ne sont pas avares. Et à un internaute qui s’interrogeait sur la surface agricole qu’il devrait acquérir pour être autonome, un autre lui a répondu sans hésitation : « Sur 1 ha en permaculture, je pense que tu peux nourrir environ 800 personnes à l’année… » Soit 12,5 m² par pers. et par an, allées et chemins inclus…
1,2 m² / pers.
Il y a quelques années, lu dans une revue bio des 4 saisons : « une lasagne de 6 m² approvisionne une famille de 5 personnes en légumes d’été… » Soit 1,2 m² par personne ! Heureusement que l’auteur, un ingénieur agronome, n’avait jamais cultivé pour se nourrir… sinon il serait mort de faim depuis longtemps.
Il y a aussi le miracle des fermes urbaines… qui produiraient 800 kg de légumes et 400 poissons par an… sur 15 m². Soit 80 kg de denrées par m², vin et service non compris ! Pour vous donner une idée, si je transformais mon jardin en ferme urbaine, je pourrais produire plus 100 tonnes de nourriture alors qu’aujourd’hui je peine à en produire une.
50 personnes / ha
Et comme un miracle n’arrive jamais seul, il y a celui de l’agriculture chimique qui nourrit en moyenne 50 personnes par ha ! Mais à quel prix en termes d’atteintes à l’environnement.
Vu que les besoins énergétiques d’une personne adulte peuvent se résumer à 500 gr de céréales par jour, eu égard aux rendements moyens de l’agriculture chimique : en maïs (10 T/ha) et en blé de (8 T/ha), une simple règle de 3 met en évidence que 180 m² de maïs suffiraient à nourrir une personne pendant une année, contre 230 m2 de blé ! En bio, les rendements étant nettement inférieurs, il faut tripler la surface.
En conclusion,
4 à 5 personnes à l’hectare
Je rejoins la proposition de Ferme d’Avenir qui propose entre 1000 et 1500 m² en climat tempéré. Mais attention, tous les sols ne se valent pas. Pour un sol pauvre et sans eau, il faut multiplier par 10 la surface. Une surface à laquelle il convient aussi d’ajouter un vieux principe agronomique : le quart de plus en jachère. Et sur ce quart, on cultive pour nourrir la vie de son sol et la biodiversité sauvage. Et enfin, sachant que tout acte agricole entraîne un déficit de fertilité, pour la maintenir, il faut rajouter 1000 m² pour compenser les pertes de la zone cultivée. Sans oublier d’avoir au moins un point d’eau qui ne tarisse pas à la moindre sécheresse.
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Bonjour,
Personne ne parle de troc, personnellement avec 1800 m2 je pense tendre vers l’autonomie, mais c est sans compter sur le miel que m’apportent mes ruches et qui me permet de faire du troc contre des produits que je ne peux pas produire.
Bonjour, tres intéressant votre article, mais il me semble que vous parlez de surface en végétaux (1H pour 4 personne en végétaux) Si on consomme de la viande, fromage cette surface explose, n’est ce pas?
Bonjour,
Plus qu’en végétaux, c’est en calories. Mais effectivement, si des animaux rentrent dans le cycle, suivant leur poids, les surfaces augmentent… Belle journée
Bonjour,
Une des « petites » solutions seraient de cultiver des jardins partagés. C’est ce que nous expérimentons avec des amis et depuis cette année nous sommes autonomes pour notre consommation de pommes de terre. Nous trouvons les semences sur le site… qui propose de variétés BIO et non BIO.
Merci pour ces articles amenant à une réflexion sur que veut-on pour nos enfants ?
Bonjour,
Merci pour votre témoignage.
J’ai volontairement effacé le site auquel vous faites référence, puisque que nous faisons de la pub pour personne.
En revanche, et comme je l’ai déjà expliqué, pour être complètement autonome, rien de plus simple que de faire ses plants, puisqu’il suffit de replanter les plus petites ! http://www.lejardinvivant.fr/2015/04/03/faire-ses-plants-de-pommes-de-terre/ Belle journée
J’ai beaucoup apprécié votre thématique et la façon de l’aborder, merci.
Pour me situer géographiquement, je suis actuellement à Reims : 4 personnes composent mon foyer …
J’ai seulement 300 m2, et je ne cultive que sur des buttes : je ne travail jamais le sol, j’amende seulement avec les détritus du foyer, des feuilles mortes, des « détritus / mauvaises herbes » que mes voisins daignent bien me donner au lieu de les mettre à la déchetterie, des cartons que je récupère dans les rues et ce tout au long de l’année …
Je ne plante pas / seme pas en ligne : mélange des plantes …
Je travail aussi en hauteur, et ce afin de produire davantage sur une surface limitée.
Je ne suis pas encore autonome alimentaire qui fut mon objectif premier, mais je le suis totalement niveau graines …
Et à vous lire j’ai peu de chance de le devenir, autonome !
Auriez-vous quelques conseilles à me transmettre …
Merci à vous.
Bonjour Jean-Claude,
Si votre système de production vous apporte toutes satisfactions, il serait bien prétentieux de ma part de vouloir l’améliorer 🙂 Belle soirée
Merci Christophe pour ce nouvel article, j’ai toujours autant de plaisir à vous lire!
Je n’y avais pas pensé mais quelle idée évidente un ministère de l’eau!
vous parlez du rendement de production à l’hectare , je ne sais pas si vous avez l’info mais j’aimerais savoir quel est le rendement final entre le conventionnel et la production durable locale et directe.(car bio on ne sait plus trop à quoi ca correspond)
Car souvent l’argument du conventionnel est : on ne peut pas nourrir les gens avec du bio, pas assez de rendement.
Mais si on compte « financièrement » (malheureusement c’est ce qui parle aux agriculteurs) entre les pesticides, l’eau, les engrais, les machines supplémentaires…
et si en plus on compte en plus tout le gaspillage (car sur 1 T de production, entre ce qui se perd dans le stockage, à rungis, dans les magasins et dans le frigo des gens il ne doit pas rester grand chose) je pense que la production durable est largement plus rentable!
Mais cela est juste une intuition que j’ai depuis longtemps.
Peut etre aviez vous déjà répondu dans un article que j’aurais loupé…:-(
Bonjour Élodie,
J’avais écrit cet article qui complète : http://www.lejardinvivant.fr/2019/11/01/agriculture-biologique-ne-peut-pas-nourrir-la-planete/
En l’état actuel de la population, et pour nourrir tout le monde durablement, il faudrait dès aujourd’hui un changement radicale et mondiale de tous nos modes de consommation… ce qui, bien évidemment, est totalement illusoire 🙁 Bien à vous