La Journée mondiale des vers de terre est l’occasion de rappeler que la France traite toujours ses vers de terre comme des nuisibles !
En effet, la loi devrait préserver les vers de terre, mais, contre toute attente, elle organise leur disparition ! Plus encore, elle organise la disparition du premier réservoir mondial de biodiversité, puisque plus de la moitié y vit. Longtemps, on a cru qu’un quart y vivait, mais une étude scientifique a dernièrement remis les pendules à l’heure (source).
Nota bene. La phrase « On cultive la terre comme on se cultive pour rendre fertile sa vie », qui illustre cet article, est extraite de Aux sources de l’agriculture, un livre publié en 2014. Zhúlíng, l’âme du bambou, celui qui plie, mais ne rompt pas, a été mon pseudonyme pendant longtemps.
CO2 mon amour
Denis CHEISSOUX a ouvert les festivités en leur consacrant l’édito de son émission CO2 mon amour sur France Inter.
Il ne vous échappe que ce 21 octobre est la Journée mondiale du ver de terre. Ver de terre sans frontière…
notre aérateur, notre fertiliseur, notre fée du logis du sol !
– Mais en fait je n’existe pas…
– Pourquoi dis-tu ça ?
– Moi le ver de terre, je n’existe pas, car je n’ai ni statut et pourtant il faudrait m’en dresser un, ni d’aucune mesure dans la loi pour la reconquête pour la biodiversité. La seule fois où j’ai été protégé, c’était il y a 2050 ans, ça a duré 10 ans, jusqu’à la mort de Cléopâtre : elle nous avait protégés pour préserver la fertilité des terres de la Vallée du Nil. Elle avait tout compris.
– Tu as de sacrés défenseurs comme… Lire la suite ou l’écouter en podcast.
Franceinfo
Boris HALLIER est venu de Paris à la rencontre de mes vers de terre… Et de ce moment passé ensemble, les mains dans la terre, il a produit un podcast original : Pourquoi le bison, l’éléphant des forêts ou le ver de terre sont essentiels à l’équilibre environnemental ? À lire et écouter
L’Humanité
La journaliste a choisi d’interviewer Céline Pelosi, directrice de recherche à l’INRAE : Pourquoi les vers de terre sont les alliés des sols et de la biodiversité. Dommage, la lecture de l’article est payante ou réservée aux abonnés : Lire
Futura-sciences
L’article est titré : 3 tonnes par hectare : c’est l’incroyable masse vivante qui travaille sous vos pieds ! Tel un magicien, Futura a sorti de son chapeau le chiffre de 3 tonnes à l’hectare ! Pourquoi ? Mystère et boule de gomme.
Marie france
Le journal qui « s’adresse à toutes les femmes d’aujourd’hui« , s’est appuyé un article du Populaire du centre pour titrer sur les vers de terre :
Pour ce témoin direct de la disparition de toute une génération de lombrics, il est primordial d’interpeller une population pas toujours bien sensibilisée sur cette question : que serait un monde sans vers de terre ?
Lire la suite
« En agriculture, il n’existe que deux options : soit les cultures sont nourries pour l’essentiel par les vers de terre et les microbes, eux-mêmes nourris par la biomasse, soit par les engrais industriels de synthèse dont nous connaissons tous les effets dévastateurs sur le climat, la qualité des eaux, l’épuisement des phosphates et la disparition des vers de terre », explique ce fils de paysan charentais dans les colonnes du journal Le Populaire du Centre. Avant de s’exprimer sur la nécessité de reconnaître l’existence juridique aux lombrics : « Les vers de terre sont soumis à la justice de chacun, à la loi du plus fort, ils n’ont ni droit ni protection, la loi française autorisant leur destruction jusqu’au dernier. »
Baleine sous gravillon
Le podcasteur a décidé de republier une interview que nous avions enregistrée il y a quelques années. Mais dès les premiers mots de son texte de présentation, il met en avant une information surprenante qu’il juge essentielle : « [les vers de terre] émettent des gaz à effet de serre (CO2, N2O) via ce qu’ils mangent, décomposé par les bactéries de leur microbiote. Les vers de terre ont donc un effet bénéfique sur la séquestration du carbone mais négatif sur l’effet de serre. » Que dire face à cette intelligentsia (parisienne) qui vit hors-sol ? Que toute chose vivante émet, par nature, des gaz à effet de serre. Et qu’eux aussi sont de gros émetteurs en décomposant ce qu’ils mangent… enfin, bref, vous voyez ce que je veux dire. Lien.
Reporterre
Le média de l’écologie a publié ma lettre ouverte à Madame la ministre de l’Agriculture, pour l’appeler à légiférer pour préserver les vers de terre. Extrait :
Légiférez au plus tôt pour la préservation des vers de terre, sur la base de la réponse du gouvernement à une question écrite d’une députée le 14 décembre 2021 (page 8838 du Journal officiel) : « Garants de sa bonne santé, leur rôle est considérable : [les vers de terre] assurent le cycle des nutriments, la transformation du carbone ou encore la régulation des ravageurs et des maladies. La monoculture, le labour profond et les produits phytosanitaires affectent aujourd’hui cet équilibre en appauvrissant les terres. » Les nommer dans la loi serait leur offrir ce qui leur fait défaut : une existence légale. LIRE la lettre originale
Plus : France bleu Limousin, France bleu Touraine, France 3 Nouvelle Aquitaine, Média 24…
A écouter ou réécouter, le podcast de l’AFP : Pourquoi il faut vénérer les vers de terre
Un peu d’histoire
Cette Journée mondiale a été créée en 2016 en Angleterre, en référence aux travaux de Charles Darwin, par la Earthworm Society of Britain. La même année, l’association du Jardin Vivant s’engageait pour leur reconnaissance juridique, et, depuis 2020, elle promeut avec succès cette journée en France. En avril 2024, elle a passé la main à La Ligue de protection des vers de terre.

L’Éloge du ver de terre n°1 est épuisé et ne sera pas réédité.
Idem pour le 2, bientôt épuisé, il ne sera pas réédité.
En libraire ou dans notre boutique.
